Des municipalités du Nord-Est ontarien veulent mettre à jour les procédures lors de fermetures d'urgence des routes, pour cause d’accident routier ou de mauvaises conditions météorologiques, car elles ont un impact significatif sur les communautés, surtout lorsqu'elles durent longtemps.
Selon le ministère des Transports de l’Ontario, la Police provinciale de l’Ontario détient à elle seule l’autorité de fermer une route, et n’a aucune obligation de consulter les communautés avoisinantes.
Par contre, pour les municipalités de la route 11, les conséquences de ces fermetures de route se font ressentir de plusieurs façons.
Les camionneurs n’ont pas d’autres options que d’attendre la réouverture de la route, ce qui peut mener à d’importants bouchons de circulation dans les villages.
Pour le maire de Hearst Roger Sigouin, cette situation constitue une crise, alors qu’une fermeture de route amène énormément de camions en ville.
À l’ouest de Hearst, c’est deux heures et demie avant d’arriver à Greenstone. Il n’y a rien, aucune essence, aucun signal cellulaire.
Souvent, ces camions peuvent même bloquer le chemin qui mène à l’hôpital.
De plus, les fermetures de route peuvent durer plusieurs heures, voire des jours, ce qui peut compliquer le travail déjà dangereux des camionneurs.
Un groupe de réflexion mis en place
Ce problème est au programme de l’Association des municipalités du Nord-Est de l’Ontario (AMNEO) depuis des années.
Cette association, qui représente les intérêts des communautés du corridor de la route 11, a organisé la semaine dernière une rencontre avec le ministère du Transport et la PPO, pour poursuivre la réflexion sur les fermetures de route et sur l’impact de ces dernières sur les municipalités.
Peter Politis, maire de Cochrane et président de l'AMNEO, affirme que ces discussions ont été productives. Nous travaillons tous pour les mêmes gens et nous allons résoudre ce problème ensemble.
Si cette consultation initiale n’a pas donné de résultat tangible ou de mesures concrètes à mettre en place, le message de l'AMNEO a été clair : les municipalités ne participent pas assez au processus décisionnel lorsque la PPO ferme une route.
Le maire de Cochrane Peter Politis (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Francis Beaudry
On ne tente pas de réinventer la roue
, souligne M. Politis. En fin de compte, il existe déjà un processus robuste pour la gestion des urgences, il y a un ministère attitré et les gens impliqués savent très bien faire leur travail.
Ça n’a aucun sens que nous n’utilisions pas ce même processus, celui que l’on connaît déjà.
Le maire de Cochrane ajoute qu’il ne pointe pas du doigt les professionnels qui gèrent les situations d’urgence, comme un feu de forêt ou une inondation, mais il voudrait simplement avoir accès à cette expertise lorsqu’il est question de fermetures de routes.
Un aspect humain à tenir compte
Pour Roger Sigouin, la situation dépasse sa ville.
Il se désole pour tous les camionneurs qui sont obligés d’attendre plusieurs heures avant de pouvoir reprendre la route.
Plusieurs pistes de solution, comme la création de meilleurs espaces de repos et de stationnement pour les camionneurs, sont possibles, selon le maire.
On veut être capable de donner un service à [ces gens] qui sont pris dans leur camion pendant une journée, deux jours, parfois même trois jours
dit-il, en ajoutant que les camionneurs qui ne sont pas assez bien reposés finissent souvent par être la cause d’accidents.
Le maire de Hearst, Roger Sigouin (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga
Mais Roger Sigouin soutient que la première étape, la plus importante, est d’avoir la collaboration des autres paliers de gouvernement dans ce dossier.
Je pense que la PPO fait tout son possible, le MTO fait tout son possible pour que ça marche, mais il reste qu’en fin de compte, la solution, c’est que la province embarque.
Même discours de la part de Peter Politis, qui est optimiste à la suite de cette première rencontre entre tous les partis concernés.
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Je ne sais pas si je peux dire que l’on s’entend sur tous les détails
, explique-t-il, mais je crois que tout le monde comprend qu'une meilleure solution est possible, et nous tentons d'avancer ensemble maintenant.
Les discussions entamées la semaine dernière sur l’impact des fermetures d’urgence ne représentent que la pointe de l’iceberg dans le dossier.
L’enjeu de la sécurité routière reste prioritaire pour la région, alors que l’hiver ne fait que commencer.
Fermeture de routes : des villes veulent avoir leur mot à dire - Radio-Canada.ca
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