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Monday, June 5, 2023

À partir de quel âge les femmes devraient-elles passer une ... - Radio-Canada.ca

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Raluca Tomulescu est journaliste à Vancouver.
Raluca Tomulescu

Au Canada, les mammographies de routine sont surtout recommandées aux femmes à partir de 50 ans. Des expertes exhortent toutefois le groupe qui élabore la ligne directrice à l’échelle du pays de préconiser cet examen dès l'âge de 40 ans, convaincues que cela pourrait sauver des vies.

Si la Société canadienne du cancer note une prévalence du cancer du sein principalement chez des femmes âgées entre 50 et 69 ans, la Québécoise Annie Slight a pourtant reçu un diagnostic alors qu’elle n’avait que 42 ans.

Après 10 ans de médication, des traitements de chimiothérapie, une hystérectomie complète, une mastectomie bilatérale et deux chirurgies de reconstruction, elle demande des autorités du domaine une meilleure écoute des survivantes et une mise à jour des lignes directrices à l'instar de celle qui a eu lieu aux États-Unis. Les mammographies y sont à présent recommandées dès 40 ans (nouvelle fenêtre) plutôt qu'à partir de 50 ans.

À 40 ans, on n’est pas trop jeune pour un cancer du sein.
Une citation de Annie Slight

Quelles sont les directives actuelles pour le dépistage au Canada?

La ligne directrice pour le dépistage du cancer du sein pour les femmes qui ne sont pas à risque accru est établie par le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs. Elle repose sur un rapport bénéfices-préjudices.

Ce rapport est moins favorable chez les femmes de 40 à 49 ans que chez les femmes plus âgées, peut-on lire dans sa dernière ligne directrice, mise à jour en 2018.

Chez les femmes âgées de 40 à 49 ans, nous ne recommandons pas le dépistage par mammographie; la décision d’avoir ou non un dépistage dépend de la valeur relative qu’une femme accorde aux bénéfices et aux préjudices potentiels du dépistage.
Une citation de Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs

Selon la Dre Guylène Thériault, coprésidente du Groupe et médecin de famille, les faux positifs constituent un préjudice, à cause des torts physiques et psychologiques causés aux femmes. Il s’agit de mammographies qui exigent des examens supplémentaires, comme une échographie ou une biopsie, mais qui ne décèlent pas de cancer en fin de compte.

Un autre préjudice, ce sont les surdiagnostics, explique-t-elle, des cancers du sein qui, s'ils n'avaient pas été détectés, n'auraient jamais causé de problème. Les surdiagnostics mènent à des traitements inutiles, selon elle.

Trouver plus de cancers, ça ne veut pas dire qu'on a un bénéfice. Il faut que ça [mène à] une diminution de la mortalité.
Une citation de Dre Guylène Thériault, coprésidente du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs

Selon le Groupe, sur 1000 femmes de 40 à 49 ans subissant des dépistages réguliers sur une période de 7 ans sans avoir de risque accru, moins d’un décès par cancer du sein est évité, en moyenne.

Le Groupe note toutefois que des femmes de cette tranche d'âge peuvent vouloir un dépistage de routine.

Chaque femme a ses propres valeurs et préférences et [accorde] plus ou moins d’importance à certains bénéfices ou préjudices. Si les femmes de ce groupe d’âge souhaitent un dépistage, elles devraient avoir une discussion avec leur professionnel de la santé, indique-t-il.

La Dre Thériault souhaite que des informations justes et transparentes soient données aux femmes, puisqu'il leur revient de décider si les risques l'emportent sur les bénéfices.

Des bénéfices sous-estimés, selon d'autres spécialistes

Selon la Dre Paula Gordon, radiologiste spécialiste du sein à Vancouver et professeure à l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), environ 17 % des cancers du sein surviennent chez des femmes dans la quarantaine, soit à peine moins que chez les femmes dans la cinquantaine, et ils se développent plus vite.

La Dre Jean Seely, cheffe du Service d'imagerie du sein de l'Hôpital d'Ottawa et professeure titulaire à la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa, croit que la recommandation du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs sous-estime les avantages du dépistage avant 50 ans.

Le plus important, selon elle, est la détection des cancers à un stade précoce, ce qui peut notamment permettre d'éviter des traitements plus lourds.

Dépistage du cancer du sein : faut-il revoir les normes actuelles?

ÉMISSION ICI PREMIÈRE • Midi info

Alec Castonguay anime Midi info.

Dans un article publié dans le Journal de l’Association canadienne des radiologistes en mai (nouvelle fenêtre), les docteures Jean Seely et Paula Gordon, entre autres, affirment que la mammographie de dépistage réduit la mortalité du cancer du sein de 41 % chez les femmes dépistées entre 40 et 69 ans.

Elles ajoutent que les lignes directrices du groupe d'étude sur les soins préventifs ne tiennent pas compte de recherches récentes. Ces lignes directrices s'appuient uniquement sur des essais randomisés réalisés entre les années 1960 et 1980, notent-elles.

Il faut inclure d'autres types d'analyses, parce que quand on a des études sur deux ou trois millions de personnes, on ne peut pas les ignorer. C'est ça la limite des Taskforces.
Une citation de Dre Jean Seely, cheffe du Service d'imagerie du sein de l'Hôpital d'Ottawa et professeure titulaire à la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa

Mise à jour de la ligne directrice à venir

La Dre Guylène Thériault affirme que le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs a entrepris une mise à jour complète de sa ligne directrice pour le dépistage du cancer du sein au début de 2023.

Elle explique que la revue systématique des données de la littérature à laquelle le groupe s’adonnera inclura aussi des études observationnelles.

On veut mettre tout ça ensemble et voir ce qu'on va recommander dans le futur. [...] Mais à notre connaissance, même en ayant lu toute la revue systématique des États-Unis, il n'y a pas beaucoup de choses qui sont différentes de 2018, note toutefois la Dre Thériault.

Elle n’a pas précisé la date de publication de la mise à jour, mais elle assure que le Groupe travaille très fort pour faire ça le plus rapidement possible.

Au Canada, seuls la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse, l’île du Prince Édouard et le Yukon permettent aux femmes de 40 à 49 ans de passer une mammographie sans référence du médecin.

Raluca Tomulescu est journaliste à Vancouver.
Raluca Tomulescu

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